the story of my life."
Cela fait maintenant plus de cinq mois que mon père m’a offert ce carnet, et pourtant je n’y avais pas encore touché. Ce sont les premiers mots que j’écris. En fait non, sa fais plutôt quatre mois, trois semaine et 2 jours. Sa en fera 5 dans 8 jours. Je n’ai pas oublié pourquoi il me l’a offert, je crois bien que sa restera gravé en moi. J’ai un problème. Comme le dis ma mère, quelque chose est cassé en moi, mon père n’y croit plus trop, il a l’air de prendre sa au sérieux. Avant non. C’est pour sa d’ailleurs que je suis partis de la maison, ou plutôt qu’on m’y a fait partir. Pour six mois. Enfin je crois… le temps était flou là-bas. J’avais l’impression d’avoir tout le temps l’esprit embrouillé, incapable de penser et de bouger. Centre Westfar pour mineur. C’est ce qui est écrit sur la devanture de ce bâtiment style année coloniale. A l’intérieur, ça ressemble plus à un asile, à un hôpital psychiatrique. C’est ce que c’est. Mes parents m’y ont envoyé à l’âge de sept ans. Selon eux pendant six mois. Moi ça m’a paru beaucoup plus long. La cause de cela ? Quelque chose de cassé en moi. Et si j’ai commencé à écrire, c’est que cette chose s’est de nouveau cassée. Je vois à nouveau"
Extrait du journal d'Ezrael, le 9 avril 2002
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Je ne sais pas si je serais super régulier. C’est surtout pour mettre mes pensées en ordre, pour avoir quelqu’un à qui me confier, même si je sais que ce confier à un carnet, ce n’est pas vraiment le mieux. Mais les choses sont comme ça. Tout le monde m’a trouvé étrange, ce qui fait que je n’ai pas d’ami. Et ce qui n’arrange rien, c’est que mes parents ont pris la décision de me faire les cours à la maison. Je crois qu’ils cherchent à me faire sortir le moins possible. Enfin, sa doit être surtout une décision de mon père. Je le dois beaucoup ces derniers temps. J’ai l’impression qu’il veut se faire pardonner. Il devrait donc savoir que ce n’est pas si facile. Hier il m’a demandé très sérieusement si cela avait recommencé. J’ai menti bien sûr. Je n’ai pas envie de repartir de la maison. Et je n’ai pas envie d’y sortir non plus. Je crois qu’intérieurement, je remercie mes parents de m’enfermer à l’intérieur. Le monde de dehors est trop sombre. Je la ressens, cette haine qui plane dans l’air. Et je les vois. Ceux qui ne devraient pas être là. Ça recommence. Tout petit, je croyais que c’était mon imagination. Mais c’est Anna qui m’a tout expliqué. Anna qui est encore là. J’ai mis du temps à comprendre qu’il ne s’agissait pas d’un simple ami imaginaire. C’est un esprit "
Extrait du journal d'Ezrael, 12 avril 2002
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J’ai encore passé l’après-midi à la fenêtre, à contempler ce monde dans lequel je ne fais pas parti. Sa fais un moment que je ne suis pas sorti, même dans le jardin. Ce monde me fais peur, et pourtant j’ai envie de sortir, j’étouffe. Anna veux que je sorte, elle me dit que je ne peux pas rester enfermé ici à jamais, hanté par mes visions. Elle m’a expliqué il y a longtemps de cela que ce que je voyais été la vérité. Je n’étais en rien cassé. Je voyais simplement ce qui devait être. Alors j’ai compris. Ils se cachent parmi nous, vivent parmi nous. Je crois que mon père a lu mon carnet. C’est juste une sensation étrange. Son regard a changé sur moi, celui de ma mère aussi. Elle s’inquiète que je ne sorte pas. Lui, il semble plus inquiet par autre chose. Son boulot de nuit lui prend de plus en plus d’heure. Il part dès que le soleil se couche et revient de plus en plus souvent à son levé. Ma mère m’a expliqué qu’il était gardien d’un supermarché. Mais cela n’explique pas ces bleus sur le corps. Je ne crois pas qu’il me ment. Il cherche juste à me protéger, surement. Son regard se veut plus protecteur. Il veut me garder prêt de soi. Hier, il est venu dans ma chambre alors que j’étais en train de lire, il s’est installé près de moi et m’a dis
« tu sais, ce n’étais pas une bonne idée de faire ça. Tu es comme tu es, et si tu es exceptionnel, je dois respecter cela, et ne pas essayer de te changer. »Il est reparti en me regardant avec ce regard plein de compassions. Je ne comprends pas en quoi voir le mal fais de moi quelqu’un d’exceptionnel"
Extrait du journal d'Ezrael, 14 octobre 2002
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Ma première sortie en cinq ans. Rien de vraiment incroyable, juste faire des courses avec sa mère. Mais je voulais essayer. C’est moi qui lui ai demandé, sans en parler avec mon père. Je savais qu’il n’aurait pas voulu. Si j’en ai eu envie, c’est que j’ai réussi à fermer les yeux. Pas au sens littéral bien sûr, mais j’ai réussi à ne plus voir la vérité. C’est compliqué, même moi je m’embrouille. Tout ce que je sais, c’est que je ne vois plus ces ombres menaçantes, ces terribles choses, juste un flou. Pas partout, juste autour de certaines personnes. Si j’arrive à me concentrer assez fort, cela disparait pratiquement complètement. Il me faut encore de l’entrainement, mais je sais maintenant que toutes ces journées assis sur le rebord de la fenêtre ont servis. Je sais que mon père sera en colère ce soir, je ne peux lui en vouloir. Mais j’ai envie de sortir à présent, d’avoir une vie normal, de ne pas être bloqué jusqu’à la fin du temps avec pour seul compagnie des livres recouverts de poussière et un fantôme. D’ailleurs, même en me concentrant, je continue à la voir. Je me demande pourquoi… Est-ce qu’au final ce ne serait pas un produit de mon imagination ? Des fois, je dois dire que j’ai du mal à croire à tout cela. Je me demande si je ne suis pas fou, comme l’on penser mes parents. D’ailleurs, je me demande pourquoi mon père à changer d’avis à mon propos… Il faudra que je lui demande"
Extrait du journal d'Ezrael, 21 novembre 2007
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Il évite toujours d’en parler. Tout ce qui concerne mon don. J’ai eu la confirmation qu’il a bien lu mon carnet. Mais étrangement, il ne veut pas en parler. Tout ce qu’il m’a dit, c’est que très prochainement, je pourrais enfin sortir et avoir une vie normal. Je veux sortir, je n’en peux plus de rester enfermé, même si je passe tout mon temps dans le jardin. Je ne vois plus rien. Je contrôle parfaitement. Je ne vois pas pourquoi il me fait attendre"
Extrait du journal d'Ezrael, le 19 avril 2009
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Demain est un grand jour. Demain, sera le jour ou je rentrerais dans la vrai vie"
Extrait du journal d'Ezrael, le 31 aout 2011
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Cela fais maintenant 8 mois que je suis les cours de la fac de Baltimore. Je n'ai peut être pas encore de grands amis, juste des connaissances pour le moment, mais je me sens bien. Je ne me réveille plus en sursaut la nuit, persuadé que quelqu'un m'observe. J'arrive à marcher dans la rue sans me cacher à tous les coins de rues. A la maison aussi sa va mieux. Mon père est revenu blésé hier. Une coupure à la tête. D'après lui, un jeune l'aurait frappé avec une bouteille. Mais quand je regarde la blessure, elle semble floue. Il me cache quelque chose? Mais ce n'est pas le plus important. J'ai reçut une lettre aujourd'hui. Elle vient du directeur. Il m'invite à rejoindre une sorte d'organisation. Mais pour cela, je dois me rendre dans mon établissement la nuit, dans un placard à balais, pour apparemment, apprendre la vérité. Je sais pas si je dois y aller... j'ai peur que ce soit une blague, j'ai peur du noir, et pourtant je veux savoir la vérité.... je dois y aller
Extrait du journal d'Ezrael, le 1 mai 2012